Avant d’entrer au plein c?ur de mon theme, qui ne se limitera gui?re a votre face-a-face entre Napoleon et Victor Hugo ou uniquement avec des ecrivains francais et du dix-neuvieme siecle exclusivement, Afin de des raisons que j’essaierai dans un instant de vous expliquer logiquement, je tiens a exprimer a Monsieur Salasca ainsi qu’a Monsieur le maire Xavier Lacombe, mes remerciements tres sinceres et des plus chaleureux pour ne m’avoir nullement enfin, malgre les apparences que je viens de vous signaler, offert ce qu’il pourrait etre convenu d’appeler: « une tache intuitive ou facile».
Par exemple, l’evidence, la facilite, la banalite, bien ce dont je vous ai parle des l’abord, ne semblent que des criteres, des qualificatifs insuffisants en ce qu’ils n’ont manifestement, apres un examen attentif, rien a voir ni avec Napoleon, ni avec la litterature.
Disons-le, un peu brutalement: aussi en maniant le romantisme au pluriel, aussi en interrogeant la dimension de heros de Napoleon, le recours a la litterature, il conviendrait d’indiquer immediatement: nos litteratures, s’impose. Il va i?tre, ce recours, inevitable. Mais il n’a que dalle d’evident, ni de commode. Pourquoi ? Parce qu’il faut envisager et Napoleon et J’ai litterature si vaste qui le concerne avec un souci net de nuances, dont la plupart seront enfin imprevues.
Nuance initiale.
Notre toute premiere nuance, fondamentale, que je voudrais tenter de vous preciser, c’est que Napoleon est, pour quiconque l’examine et l’envisage, ainsi, les ecrivains n’y echappent pas, votre objet ou un sujet de fascination. Cette fascination, je voudrais la situer immediatement, avec 2 citations, l’une venant d’un romancier difficile a etiqueter mais qui n’est jamais absolument sans romantisme, l’autre d’un genial touche-a-tout, homme de theatre, romancier et cineaste.
Le premier est donc Gustave Flaubert, ainsi, l’autre : Sacha Guitry.
Flaubert, donc, exprimait ceci :
« Ce qu’il y a de beau dans l’Empire, c’est l’admiration de l’empereur, amour exclusif, absurde, sublime, vraiment humain.»
Guitry, dans le scenario du film »Napoleon », en 1955, mettait dans la bouche de Talleyrand qu’il incarnait, apprenant blackcupid match J’ai mort de l’exile de Sainte-Helene, ces mots :
«Il exista naguere un etre fabuleux, qui avait pourtant l’aspect d’un homme, qui naquit dans une ile, reva toute sa vie de conquerir une ile, se retira dans une ile, ainsi, qui contre son gre trepassa dans une ile…» !
Ce resume, exprime entre Flaubert et Sacha Guitry, du destin de Napoleon et de ce qu’il a represente tel force d’admiration et d’amour, bien autant que le destin d’un homme ecartele et finalement foudroye via les iles, c’est incontestablement une double image romantique ; celle qui tient de l’ordre ou d’la passion du sentiment amoureux, a un degre en part inexplicable mais fascinant pour Flaubert ; celle d’une fabulation, de l’obstination d’un homme et d’une cristallisation admirablement obstinee, ayant l’ile pour objectif et pour miroir autant que pour tombeau, pour Guitry, donc.
On le voit beaucoup, presse et retourne ainsi, entre les lignes par Flaubert ou face camera par Guitry et son etrange theatre anime et colore, Napoleon depasse, deja, incontestablement le dix-neuvieme siecle, celui ou s’exerca le pouvoir.
Un sujet a limiter ou encore a elargir ?
Doit-on, en consequence, limiter les reflexions ce jour, celles que je partage avec vous, au seul siecle traverse en meteore via Napoleon Bonaparte, entre 1769 et 1821, comme aux seuls auteurs qui l’ont su escorter ou pu suivre, a distance plus ou moins respectueuse mais encore Pluti?t proche apres sa fond ? J’ai employe le commentaire de fascination. Il necessite, exige aussi probablement, un brin d’explication. En user ici, dans une reflexion qui cerne Napoleon litterairement, c’est fixer l’homme tel qu’il a ete surpris, tel qu’il fut suivi, tel aussi qu’il a manie ou mene nos peuples, tel qu’il a voulu batir et exercer son i?tre capable de. Pour le sens, Napoleon, litterairement envisage, appartient a une epoque, mais il a continue apres sa mort a regner sur votre vaste domaine etrange : l’imagination. Qu’il ait ete aime ou combattu, il n’a cesse d’interroger, de s’imposer en enigme.